Le Tour de France, c'est ...Pathétique

Chronique d'abonnés
Desperate Tour de France

par Léon-Marc Levy, Rédacteur en Chef du 920-Revue en ligne
18.07.09
J’avoue ne pas nourrir de passion immodérée pour le sport cycliste. Je me mêle donc ici de choses qui ne me regardent pas. Mais enfin, à défaut de me regarder, elles m’obligent, vaille que vaille, à LES regarder ! Pas une page internet, pas un journal papier, pas une info radio ou télévision sans l’étape du jour de « la Grande Boucle ». Pour nous annoncer quoi, nous faire vivre quel événement sportif, humain, nous faire partager quelle passion ? RIEN. Ce Tour de France est le tour exhaustif du RIEN absolu !


Cent ou deux cents bonshommes, plus ou moins sympathiques, dans des tenues bariolées, pédalent, à la queue-leu-leu, en un défilé qui a tout d’un grand enterrement baroque, mais RIEN d’un grand moment sportif. Pas une attaque, pas un instant de fierté individuelle, pas de confrontation homme à homme, surtout pas de grande épopée solitaire ou à quelques-uns, tout ce qui peuplait nos rêves d’autrefois (Bobet, Gaul, Poulidor, Anquetil, Hinault, Merckx). De naguère devrais-je dire : Indurain, Pantani, à un moindre niveau Virenque, nous impressionnaient encore, même nous, les rétifs du vélo ! Ils étaient évidemment un peu « chimiques » - ceux d’aujourd’hui ne le sont pas moins – mais au moins, eux, montraient du panache, du spectacle !

Pathétiques, les commentateurs de ce « Trou de France » (c’est une erreur de clavier au départ, mais je la trouve pertinente…), luttant contre la léthargie qui les écrase, inventant des « événements » : « Il va chercher des bidons ! », essayant vainement de combler le vide sidéral du jour par des qualificatifs désespérés : « c’est une SUPERBE étape » « Un GRAND moment de ce Tour ». Seul Laurent Jalabert, sur France 2, est assez honnête pour laisser suinter son profond ennui. Et à l’arrivée, dans un sprint obscur, un obscur (mais néanmoins valeureux) « Bidule » pédale un peu plus vite pendant 30 secondes pour s’imposer. Un dénommé Cavendish a gagné QUATRE étapes de ce tour. J’ai bien dit QUATRE. Autrefois, réaliser un tel exploit c’était entrer dans la Légende du Tour. Aujourd’hui, on le sait à peine !

Triste caravane. « Swing low, sweet chariot » chanteraient des chœurs anglais, reprenant un célèbre gospel funéraire. Tous ces gens, coureurs, accompagnateurs, commentateurs, semblent accompagner quelqu’un à sa dernière demeure : sûrement « L’aigle des cimes », « Louison », « l’Ange de la Montagne », « le Blaireau », tous nos rêves d’enfants.

http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2009/07/19/desperate-tour-de-france_1220495_3232.html

Il n'a pas tord, mis à part une ou deux étapes, j'ai trouvé ce Tour bien ennuyeux, surtout les Pyrénées... Et comble de l'ennui, l'étape sans oreillette, à quand une UCI forte qui tape sur la table ?