Justine,
Cela fait presque 10 ans que tu apportes à la Belgique de beaux exploits sportifs. Je me souviens encore de ton entrée sur le circuit professionnel, en 1999. Tu avais à peine 17 ans, j'en avais 13! À Anvers, pour ton premier tournoi pro, tu t'offres Sarah Pitkovski en finale. L'oreille collée à la radio, je suis là lorsque tu deviens la 5ème joueuse de l'histoire à gagner pour ton premier tournoi. Tu entres déjà dans l'histoire. Petit bout de femme...
Une quinzaine plus tard, je me revois encore espérer, lorsque tu es sorties au second tour de Roland-Garros par la numéro 2 de l'époque, Lindsay Davenport: 7-5 dans le dernier set. Déjà si proche de l'exploit, petit bout de femme...
Je suis encore là, mais tu ne le sais pas, lorsqu'en 2001 tu parviens en demi-finales de Roland-Garros. Avec ta copine, Kim, tu hisses les couleurs du pays si haut que l'on n'en mesure plus la portée aujourd'hui. Il y aura une joueuse Belge en finale du tournoi parisien. En Belgique, on devient dingue. Mentalement, tu vas craquer. Mais plus tard, tu auras ta chance, petit bout de femme...
A Wimbledon notamment. Tu franchis une étape supplémentaire, dans ce tournoi qui te boudera toujours, peut-être à jamais. Une extra-terrestre t'enlèveras tes illusions en finale. Vénus était trop forte. Qu'à cela ne tienne, tu deviens une grande, petit bout de femme...
Cette année-là, avec ta copine, Kim, mais aussi en compagnie de Laurence Courtois et Els Callens, tu offres à ton pays un des plus beaux trophées: la Fed Cup. Merci pour tout, petit bout de femme...
Depuis cette saison 2001 où tu as accroché le 7e rang mondial, tu n'as cessé de nous impressioner. Toi, la petite Juju. Cette joueuse si talentueuse, née dans ce si petit pays. En 2003, tu vas imposer ta domination aux autres joueuses. Tu vas rentrer plus encore dans nos coeurs lors de cette finale remportée à Roland-Garros, face à... Kim. Qui ne se souvient pas de ton histoire, celle du coeur. Qui n'a pas été touché au plus profond, lorsque levant les yeux au ciel, tu accompagnes du regard ce trophée, parti rejoindre ta maman. Cette maman avec qui tu étais venue, quelques années plus tôt, admirer tes idoles. Ici, à Roland, tu lui avais promis. On n'a qu'une maman, tu auras 4 trophées parisiens à lui offrir. En 2003, Justine, tu es devenue vous. Cette femme que l'on admire sportivement, mais que l'on aime, surtout. Cette petite fille pas gâtée par la vie, qui a réussi le premier pari de sa vie.
La suite? Tout le monde la connait. Tout le monde pourra juger à sa façon tes exploits sportifs. Mais le plus beau est dit. Petit bout de femme, Mademoiselle, Madame, vous êtes devenue grande par le tennis. Mais le plus bel hommage que l'on puisse vous rendre, c'est de reconnaître humblement que le tennis est devenu beau par vous! Et ce n'est pas peu dire.
Quoi que vous annonciez, dans un peu plus d'une heure, sachez que vous resterez dans le coeur de nombreux spectateurs. Et il n'est plus question ici des petites frontières de la nation. Vous êtes parmis les grandes. Pour moi, vous êtes la plus grande.
Merci, Madame, et bonne route!